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SYNDROME DU CANAL CARPIEN

( SYNDROME
DU CANAL CARPIEN
( MALADIE DE DUPUYTREN


Pathologie

Le syndrome du canal carpien est une pathologie très fréquemment rencontrée dans les pathologies du membre supérieur.
Il est dû à la compression ou à l’irritation du nerf médian au niveau d’un tunnel anatomique commun à chacun mais inextensible :
le canal carpien.
Si cette pathologie est le plus souvent observée chez la femme entre 40 et 55 ans,
elle peut toucher les deux sexes, à tous les âges de la vie et quelle que soit la profession.
Certaines maladies (diabète, hypothyroïdie…) ou états physiologiques (grossesse)
peuvent aussi prédisposer au syndrome du canal carpien.
La symptomatologie est assez typique : les fourmillements (paresthésies) en fin de nuit réveillent souvent les patients
les obligeant à secouer la main atteinte. Elle peut aussi se révéler sous forme de douleur à la face palmaire de la main.
Dans les formes évoluées, on peut rencontrer une anesthésie complète dans le territoire du nerf médian,
voire des signes moteurs comme des maladresses et des lâchages d’objets.
Même lorsque la symptomatologie est typique un examen complémentaire est indispensable : l’électromyogramme (EMG).
L’EMG, outre sa valeur médicolégale, permettra de confirmer le diagnostic, d’éliminer une pathologie associée (compression du nerf ulnaire), de préciser le siège -unique ou multiple- de la compression et d’évaluer l’intensité de l’atteinte nerveuse.

 

 

Prise en charge thérapeutique
Dans les formes débutantes il est possible de proposer au patient le port d’une attelle de repos nocturne.
Lorsque le patient est peu gêné et que l’EMG objective une compression discrète,
une infiltration peut aussi être effectuée au niveau du canal carpien.
Cette infiltration, pouvant être répétée jusqu’à trois fois par an, a pour seul effet d’améliorer la symptomatologie,
mais ne constitue en aucun cas un traitement étiologique et définitif.
Effectivement, la décompression chirurgicale s’avère souvent nécessaire pour soulager le patient.
Celle-ci peut se faire selon plusieurs techniques, deux sont actuellement les plus courantes : à ciel ouvert ou sous endoscopie.
Ces deux techniques permettent de sectionner le ligament annulaire antérieur du carpe (LAAC ou retinaculum flexorum)
entraînant la libération du nerf médian.
L’intervention se déroule sous anesthésie générale brève ou sous anesthésie locorégionale (bloc pléxique).

 

Les Risques
Les complications rencontrées sont diverses mais restent très rares.
- Lésions nerveuses lors de l’ouverture du LAAC : elles peuvent toucher le nerf médian lui-même
ou ses branches sensitives ou motrices.
- Leur fréquence est similaire pour les deux techniques (entre 0,2 et 0,4%)
- Lésions tendineuses (0,03%)
- Lésions artérielles (0,6%)
- Algodystrophie (voir chapitre concerné)
- Echec de libération

 

 

Suites opératoires
L’intervention se déroule en ambulatoire.
Pendant les vingt quatre premières heures un pansement compressif (« pansement boule ») doit être conservé.
Il n’y a aucune immobilisation nécessaire si le patient a été opéré sous endoscopie.
Une prescription d’antalgique et de soins à domicile par une infirmière est remise au patient à sa sortie
ainsi qu’un arrêt de travail d’un mois.
La consultation postopératoire a lieu à un mois.
Elle permet de constater la qualité de la cicatrice, l’efficacité de la décompression (absence de paresthésie et de trouble sensitif),
la bonne mobilité des doigts et d’autoriser la reprise des activités professionnelles et sportives.
La rééducation fonctionnelle est rarement nécessaire.

 

Fiches d’information distribuées par les CPAM nationales
 

Résultats
Des douleurs au niveau du « talon » de la main accompagnent souvent les patients lors des premiers jours ou semaines.
Elles sont dues à l’hématome et soulagées par les antalgiques.
Les différentes études scientifiques (Cf. réf.) ont montré la supériorité
de la technique endoscopique en terme de vitesse de reprise professionnelle.
Effectivement, les douleurs seraient moins intenses dans les premières semaines avec la technique endoscopique.
C’est pourquoi, je propose en première intention la technique endoscopique.
Toutefois, si le patient le désire ou s’il existe des contre-indications (cicatrices en regard de la voie d’abord, reprise chirurgicale)
à cette dernière, je pratique la neurolyse du nerf médian à ciel ouvert (technique mini-open).

 

Références
Références :
. Endoscopic release of the carpal tunnel : a randomized prospective study.
Agee JM, Mc Carroll HR Jr, Tortosa RD, Berry DA, Szabo RM, Peimer CA.
J Hand surg (Am) 1992 : 17 : 987-95.
. Carpal tunnel release. A prospective, randomized assessment of open and endoscopic methods.
Brown RA, Gelberman RH, Seiler JG 3rd, Abrahamsson SO, Weiland AJ, Urbaniak JR, Schoenfeld DA, Furcolo D.
J Bone Joint Surg Am. 1993 Sep;75(9):1265-75.
. Early results of conventional versus two-portal endoscopic carpal tunnel release. A prospective study.Dumontier C, Sokolow C, Leclercq C, Chauvin P.
J Hand Surg [Br]. 1995 Oct;20(5):658-62.
. Endoscopic carpal tunnel release: a comparison of two techniques with open release.
Palmer DH, Paulson JC, Lane-Larsen CL, Peulen VK, Olson JD.
Arthroscopy. 1993;9(5):498-508.